Quelques idées reçues sur les e-books

  • | mise à jour le 27/02/2023

Les  » ebooks, ça ne sert à rien « ,  » les ebooks c’est compliqué « … Si l’image des e-books a souffert d’un certain nombre de clichés lors de leur arrivée, il subsiste encore quelques idées reçues que nous allons tenter de déconstruire ici.   

“ L’e-book : Une copie du papier ? ”

FAUX. Le contenu d’un ebook peut être identique à celui de la version imprimée, en revanche, le support numérique utilise tous les avantages de l’électronique : enregistrements, exports, annotations, recherche dans le texte, recherche sur un large corpus… On peut trouver également des livres dits enrichis qui intègrent des contenus multimédias (vidéo, images, et…). Les ebooks permettent en outre des usages simultanés et distants. 

La Ceb a mis en place une veille sur les fonctionnalités des plateformes.

“ Un gadget inutile. Un contenu accessoire ”

FAUX. Il y a un véritable public pour les e-books. Les étudiants des premiers cycles auraient un large avantage à consulter sans restriction d’exemplaires des manuels, des “ textbooks ”. Le public est donc, quantitativement, plus large que le public desservi actuellement par les revues ou les bases de données électroniques. Le public empêché, le public distant – qui a vocation à se développer avec le développement de la formation tout au long de la vie – y trouvent également avantage. 

La Ceb milite auprès des éditeurs pour construire une offre adaptée et desservant tous les publics.

“ Il y a une absence de contenu ”

FAUX.L’offre est pléthorique. Au départ très anglo-saxonne et ciblant un public de niveau Master et de Recherche, elle tend actuellement à s’élargir pour s’adresser à des publics de licence, avec des contenus de plus en plus francophones. Il faut distinguer les offres des :

Agrégateurs : Numilog, Dawsonera, Proquest, Ebsco. Ils diffusent des livres de plusieurs éditeurs.
Éditeurs : Elsevier, Wiley-Blackwell, Springer, Taylor & Francis, Oxford et Cambridge  University Press, par exemple, proposent leurs ebooks sur leurs propres plateformes.

Il faut bien comparer les livres électroniques hébergés sur les plateformes d’agrégateur ou d’éditeur, qui ne sont pas nécessairement les mêmes. 

La Ceb a mis en place une veille sur les plates-formes et les contenus

“ Les modèles économiques sont confus ”

CERTES mais la CEB et les négociateurs Couperin surveillent les modèles économiques et incitent les éditeurs à les simplifier et les agrégateurs multidisciplinaires proposent généralement l’acquisition pérenne, au titre à titre, plus rarement sous forme de collection. Les agrégateurs disciplinaires proposent l’abonnement, alors que les éditeurs proposent plus volontiers le choix entre achat et abonnement (variable aussi selon la nature du livre acheté). Le modèle tarifaire est là encore un peu complexe mais tend à se simplifier. Le prix est encore basé sur le modèle du prix du livre papier, remisé ou augmenté selon les modèles (-25% à + 55%). D’autres paramètres peuvent le moduler: nombre de FTE, accès simultanés, nombre de postes de consultation (bibliothèques publiques essentiellement), frais de plateformes ou de mise en ligne, frais de maintenance (récurrents ou ponctuels). 

La Ceb surveille les modèles économiques et propose une simplification des modèles auprès des éditeurs.

“ La lecture est limitée ”

CELA DÉPEND. Certains agrégateurs ont tendance à restreindre les accès par toutes sortes de mesures techniques : accès simultanés limités, système d’emprunt virtuel, chronodégradabilité du document, système de crédit-temps, visualisation morcelée. Inversement il existe aussi des offres en accès simultané illimité qu’elles soient téléchargeables ou en streaming chez les plateformes d’éditeurs. Les DRM (digital rights managements) et les MTP (mesures techniques de protection) mis en place obéissent à cette logique : les agrégateurs verrouillent techniquement les possibilités de téléchargement, d’impression et reproduction gênant la lecture en les interdisant ou en les limitant à un pourcentage par exemple de l’ouvrage. Les plateformes d’éditeurs, là encore, se montrent plus souples en appliquant les règles prévalant pour leurs revues. 

La Ceb prescrit aux éditeurs des DRM/MTP grands comptes et une souplesse de lecture et de copie adaptée aux publics académiques.

“ C’est impossible à signaler et à conserver ”

FAUX. Les outils existent

  • L’ABES charge très régulièrement des notices des collections d’e-books dans le SUDOC, à l’instar des revues. Les éditeurs et agrégateurs proposent de plus en plus de livrer les notices MARC, gratuitement ou à faible coût. De plus certains SGB récents sont adossés à une base de connaissance anglo-saxonne qui référence de très nombreux e-books
  • La conservation des ouvrages achetés au titre d’un abonnement n’est pas du tout garantie. L’achat pérenne offre-t-il plus de garanties ? Rien n’est moins sûr. Que deviennent les livres électroniques si l’éditeur ou l’agrégateur viennent à disparaître ?

L’archivage pérenne des e-books est un axe de réflexion de la Ceb, tant au niveau technique que contractuel.

“ Les usages sont difficiles à évaluer ”

PAS SI DIFFICILES QUE ÇA : de plus en plus de plateformes sont conformes au standard COUNTER. La CEB, les négociateurs COUPERIN agissent en ce sens et les usages ne sont pas plus complexes à étudier que les usages des revues. 

“ Les ebooks, c’est cher ”

CELA DÉPEND. A l’achat, tous frais compris, les e-books sont globalement plus chers que leur équivalent imprimé ; mais il faut tenir compte dans ces prix de l’accès démultiplié, des économies de maintenance et de stockage. Autre raison de ces prix relativement élevés ; la crainte des éditeurs de voir leur chiffre d’affaires s’effondrer si les achats institutionnels d’e-books se substituent aux achats papier individuels. Les éditeurs avancent cependant un argument partiellement vrai : la numérisation coûterait cher. Certes, les investissements de départ peuvent être élevés mais ils sont vite amortis … 

La Ceb est très vigilante sur ce point et milite auprès des éditeurs, via les négociateurs, pour obtenir le prix le plus juste.

“ C’est difficile de se décider… ”

La Ceb est à votre disposition pour toute question sur l’intégration d’e-books dans votre offre documentaire.