La typologie des offres

  • | mise à jour le 23/03/2023

Ebooks négociés Couperin 2018 : panorama

Ce panorama a pour objectif d’accompagner le comparateur des offres d’ebooks disponibles sur le site de Couperin.org.

Il n’a pas vocation à détailler l’ensemble des offres d’ebooks négociées car les informations les plus précises sont disponibles dans le comparateur ou dans les pages consacrées à chaque négociation d’ebooks.

En revanche, la cellule ebooks souhaite faire ici un état des lieux des offres d’ebooks à destination d’un public universitaire en 2018 et des différentes questions que les professionnels de la documentation peuvent se poser sur cet environnement éditorial.

Pour toute question ou commentaire sur ces sujets, vous pouvez vous adresser à la cellule ebooks : ceb@listes.couperin.org

Les modèles économiques

Les offres non négociées Couperin.org en 2018

Bilan financier national selon les données ERE 2017

Point sur l’enquête sur les ebooks 2017

Budget et nature des acquisitions

Politique documentaire

Signalement et valorisation

Usages et statistiques

Istex : des livres numériques pour l’ensemble de l’ESR

Point sur des projets et négociations en cours

Projet OpenEdition Unlocked

Projet de création de manuel numérique

La TVA

Les modèles économiques

Les modèles traditionnels restent l’abonnement et l’achat.

  • Les abonnements : ils se souscrivent à l’année par collection/ thématique définis par le fournisseur.
  • L’achat de bouquet et/ou titre à titre : toutes les plateformes d’éditeurs proposent désormais l’achat titre à titre, à l’exception de Springer.
  • Les bouquets peuvent être soit fixés par le fournisseur (par thématiques, éditeurs) soit personnalisables (modèle pick and choose en anglais)

Modèles dirigés :

  • EBA / EBS / EBM (Evidence Based Acquisition / Evidence Based Selection / Evidence Based Management) = Consiste en l’ouverture de tout ou partie du catalogue pendant plusieurs mois puis étude des statistiques d’usage et achat des ebooks les plus consultés (mise de départ avec un montant minimum généralement prévu par l’éditeur).
  • DDA / PDA/ ADL (Demand Driven Acquisition / Patron Driven Acquisition / Acquisitions dirigées par le lecteur) = Permet de fournir un accès à tout ou partie du catalogue et de ne payer que les titres sollicités par les usagers (copie, impression, téléchargement).

Quand les titres sont sollicités par des actions des usagers, la bibliothèque a le choix entre les acheter (accès perpétuel) ou profiter de prêts courte durée (équivalent à des locations)

L’un et l’autre peuvent être soumis à une médiation ou non. Un achat ou un prêt soumis à médiation fait référence au cas où le bibliothécaire contrôle la requête d’un usager pour un document et choisit de l’acheter et/ou de le louer – ou pas.

Grâce aux profils, la bibliothèque peut déterminer quels ebooks sont mis à disposition des usagers en utilisant des critères d’inclusion ou d’exclusion tels que le sujet, l’éditeur, la date de publication, l’auteur, le prix, entre autres. Les profils aident à restreindre le choix aux ebooks qui s’insèrent dans la collection de la bibliothèque et peuvent être affinés à tout moment.

Les modèles dirigés varient selon qu’il s’agit d’un éditeur ou d’un agrégateur. Dans le premier cas, seront proposés des modèles EBA / EBS / EBM ; dans le second, les modèles DDA / PDA seront proposés.

La contrainte essentielle dans le cas d’un modèle basé sur les usages est la communication. Pour mieux cibler les usagers, il peut être pertinent de découper les ensembles de titres en trop grandes quantités en domaines disciplinaires.

La problématique du signalement est également à prendre en compte : faut-il intégrer les titres proposés au catalogue ou à l’outil de découverte ? La gestion est également à anticiper (comment articuler dans son SIGB les titres disponibles et les titres acquis) ?

D’une façon générale, pour les deux modèles, la contrainte du coût est à prendre en compte : plus la mise de départ est importante et plus il y aura d’ebooks mis à disposition des usagers.

Les offres non négociées Couperin.org en 2018

Sur les 23 offres négociées pour 2018, 3 négociations n’ont pas pu aboutir :

De Gruyter

Comme en 2017, la négociation des ebooks De Gruyter, conditionnée à celle des revues, infructueuse, n’a pas abouti : retards trop importants dans la publication des ebooks pour valider une offre de bouquets, trop faibles remises sur le titre à titre, problèmes de traduction des licences.

LNM (Lecture Notes in Mathematics – Springer)

Contrairement à 2017, il n’y a pas eu d’accord en 2018 en raison des tarifs trop élevés proposés par l’éditeur, dépassant les préconisations de la lettre de cadrage.

Wiley-Blackwell

En raison d’un changement de modèle économique, l’éditeur n’a pas proposé pour 2018 d’offre Couperin pour les ebooks.

Bilan financier national selon les données ERE 2017

Nous vous proposons ci-dessous quelques données tirées de l’enquête ERE sur les données 2017.

L’analyse de cette enquête n’étant pas encore finalisée à l’heure où nous publions ce panorama, il faut retenir que cette analyse ne porte que sur un échantillon de 55% des répondants.

Sur ces 55%, il y 740 contrats liés à des ebooks pour un chiffres d’affaires de 4 785 036€ HT, poste qui reste en deçà des périodiques et bases de données.

La médiane du nombre d’abonnements à une ressource est de 5 établissements.

Les ressources comptant plus de 20 contrats, actuellement, sont par ordre croissant, les suivantes:

  • eVidal
  • Le Robert Dictionnaires Numériques
  • Dawsonera
  • Encyclopedia Universalis + Britannica
  • Cyberlibris / Scholarvox
  • Numérique Premium
  • Encyclopedia Universalis (seule)
  • ENI Livres numériques
  • Cairn – Ebooks

On notera également que 9 établissements étaient abonnés à Numilog en 2017.

Point sur l’enquête sur les ebooks 2017

En mai 2017, la Cellule ebook du consortium Couperin a lancé une nouvelle enquête sur les usages du livre numérique en bibliothèque académique, à laquelle ont répondu 86 établissements (dont 57 bibliothèques universitaires et assimilées).

Il apparaît que l’offre est toujours aussi complexe et peu lisible et que, l’acculturation à l’objet ebook par les professionnels peut encore se révéler difficile. Même si le déséquilibre entre l’offre en langue anglaise et l’offre en français ou dans d’autres langues tend à s’amoindrir, certains secteurs disciplinaires sont encore peu couverts, ou bien s’ils sont couverts, ils ne le sont pas pour tous les niveaux.

Quatre points ont été abordés dans l’enquête :

Budget et nature des acquisitions

Une part croissante mais relativement modeste des dépenses en ressources numériques est consacrée aux ebooks (11,9%), que l’on peut expliquer par la pression forte des Big Deals, de l’inadéquation entre l’offre et la demande, des achats importants encore de monographies imprimées (notamment de manuels) ainsi que des nombreuses restrictions budgétaires.
Les bibliothèques opèrent à part à peu près égale des acquisitions pérennes et des abonnements, l’achat au titre à titre étant privilégié pour les premières, et le bouquet pour les seconds. Les modèles tarifaires semblent s’être encore complexifiés, parfois de manière artificielle, de fait, certains sont similaires malgré des appellations différentes (DDA, PDA, EBS, EBA, UCBM…) et mal assimilés par les professionnels.
Le paysage éditorial s’est considérablement étoffé depuis 2009, avec l’apparition de nouveaux fournisseurs, la diversification des agrégateurs et de l’offre en français.

Seule une minorité d’établissements a recours à des procédures normalisées dans le cadre des marchés publics ce qui démontre la difficulté d’élaborer un marché spécifique aux e-books.

Politique documentaire

Un basculement s’est également opéré ces dernières années : les bibliothécaires disciplinaires sont désormais soit décisionnaires soit co-décisionnaires quant à l’acquisition des e-books, ne laissant plus aux seuls responsables des ressources numériques le choix documentaire.

Les ebooks ne sont pas véritablement intégrés à la politique documentaire formalisée, il est encore difficile d’évaluer la part de substitution, complémentarité, doublonnage avec leurs équivalents imprimés.

Le travail comparatif sur les indicateurs notamment ceux collectés par les SIGB reste difficile. Cependant de véritables stratégies documentaires se sont forgées. Ainsi certains établissements ciblent leurs acquisitions sur des éditeurs, des disciplines, des thématiques, des types d’ouvrages particuliers ou des pratiques d’usages très spécifiques favorisant tel mode d’accès sur un autre.

Cependant, l’acculturation des bibliothécaires disciplinaires est encore inachevée, leur apparente et relative méconnaissance sur les ebooks disponibles traduirait plutôt une mauvaise réponse des éditeurs aux attentes des établissements : absence de certains ouvrages, notamment des éditions récentes, absence d’une offre au titre à titre, absence des titres auprès des fournisseurs retenus par les établissements…

Signalement et valorisation

Les OPAC restent majoritairement l’outil de signalement le plus commun (73% des répondants), en combinaison souvent avec des outils de découvertes, des listes A to Z, de listes sur les sites Web. Cependant les établissements ont conscience de l’importance de la valorisation des ressources numériques (90% ont mis en place des actions en ce sens) : valorisation numérique (réseaux sociaux, carrousel, envoi de newsletters, blogs plus rarement), et valorisation physique.

Usages et statistiques

Les bibliothèques ont considérablement amélioré depuis 2009 la collecte des statistiques d’usages. Aux statistiques Counter se sont ajoutées pour 15 établissements les statistiques collectées par EzPAARSE. Les indicateurs élaborés à partir des statistiques restent majoritairement le coût au téléchargement ou à la consultation, à l’instar du coût par article pour les revues électroniques. Des « hit-parades » sont aussi élaborés. Plus de la moitié des établissements pourtant font des statistiques d’usage un critère essentiel de reconduction ou suppression d’abonnement.

Ainsi, il serait intéressant dans de futurs approfondissements d’étudier les modes d’utilisation des e-books, d’avoir une vision du parcours de lecture d’un ebook : en d’autres termes de mieux comprendre l’usage du livre électronique par les lecteurs de l’ESR, étudiants et enseignants. La question des indicateurs et de l’articulation fine entre les acquisitions des imprimés, et plus globalement des usages papier / électronique demeure cruciale.
Cependant, les livres électroniques sont donc, désormais, bien ancrés dans l’offre mise à disposition par bibliothèques académiques, ils sont mieux appréhendés, mieux signalés, et l’objet d’efforts de valorisation.

Istex : des livres numériques pour l’ensemble de l’ESR

Contrairement à Collex, les livres numériques acquis dans le dispositif Istex le sont sous une licence nationale qui les rend disponibles à l’ensemble des établissements de l’ESR français. Faiblement présents dans les premières acquisitions Istex, les livres numériques ont représentés la majorités des nouvelles licences ouvertes en 2017.

Si on prend en compte les dictionnaires et les corpus de textes, 10 bouquets d’ebooks sont disponibles via ces licences nationales. Ils couvrent un large éventail de disciplines, en sciences humaines comme en sciences et techniques :

  • Brepols (inclus les Miscellanea)
  • GSL (les « special publications » de la « Lyell collection »)
  • Numérique Premium (2 bouquets : « Littérature française et francophone » et « Révolution et Empire »)
  • Springer (book series en maths, physique, chimie et sciences de l’ingénieur)
  • RSC
  • Taylor & Francis (sciences politiques)
  • De Gruyter (en langue française, publiés entre 1965 et 2017)
  • OpenEdition (1200 titres en histoire, sociologie et anthropologie)

Pour les dictionnaires :

  • le New Pauly (Brill)
  • les Dictionnaires et Grammaires des Classiques Garnier

La taille de ces bouquets va de quelques dizaines de titres à plusieurs milliers. Les livres sont en majorité destinés à un lectorat de chercheurs ou à des étudiants de niveau Master mais certains bouquets contiennent également des livres accessibles dès la Licence (bouquet Numérique Premium par exemple), avec même quelques séries de manuels (notamment dans le bouquet SpringerNature.)

L’accès à ces livres numériques se fait classiquement sur les plateformes des fournisseurs/éditeurs pour la durée précisée sur les licences qui est généralement de 5 ans. En complément, ces documents sont progressivement chargés sur la plateforme Istex, comme les autres acquisitions Istex. Ainsi la pérennité de leur accès est assurée en dehors de la plateforme du fournisseur privé.

Par ailleurs, la création et la mise à jour des fichiers KBART par les équipes de l’Abes est une aide précieuse aux établissements pour la valorisation de ces collections dans leurs propres systèmes de signalement.

Point sur des projets et négociations en cours

Projet OpenEdition Unlocked

OpenEdition a monté avec Knowledge Unlatched un prototype de libération d’ouvrages de recherche en langue française. La Cellule ebook en lien avec les négociateurs a discuté en amont du modèle économique le plus pertinent (sélection des titres, nature des contenus, établissements visés etc.). Elle a par ailleurs introduit ce projet dans la liste des initiatives finançables via le dispositif CollEx.

Des collègues spécialistes en SHS ont répondu à un appel à candidature pour participer à la sélection des ouvrages.

La liste de titres ayant été établi, le projet devrait être présenté en septembre 2018. Les membres de Couperin seront appelés à y participer.

Projet de création de manuel numérique

La CeB a impulsé et accompagné un projet de création native de manuel numérique et partenariat avec Numerique Premium et l’Université de Versailles-Saint-Quentin. Il s’agit de créer un prototype de manuel numérique en histoire, pouvant être transféré dans d’autres disciplines. Ce manuel enrichi en Open Access comportera des tests de positionnement, et sera susceptible de s‘interfacer avec les ENT des établissements, chaque enseignant pouvant l’utiliser comme document pivot de son cours. Le projet est estimé à 70 000€ et a été présélectionné dans le cadre de l’AMI porté par la MIPNES en 2018.

Ce dossier, quelle que soit l’issue de l’AMI, sera porté auprès des membres de Couperin, sans doute via un financement en crowdfunding.

La TVA

La majorité des fournisseurs a appliqué, pour les ebooks, le taux réduit de TVA de 5,5%. Néanmoins, certains éditeurs, par exemple d’encyclopédies, continuent d’appliquer le taux “normal” de 20 % considérant qu’il s’agit d’un service numérique. Un état des lieux et plan d’actions  a été entrepris pour faire appliquer le bon taux. Si l’on applique la grille d’analyse (Annexe 2) aux ebooks négociés par Couperin.org, il apparaît que les fonctions qui n’existent pas dans l’univers ‘papier’ peuvent être considérées en totalité ou pour l’essentiel comme des éléments accessoires propres au numérique. Leur objectif principal est de rendre possible et faciliter l’accès aux publications ou de transposer dans l’univers numérique les actions pratiquées sur des documents papier.

A titre d‘illustration une liste non exhaustive de fonctionnalités pratiquées depuis plusieurs années par des fournisseurs appliquant le taux réduit et qui n’ont fait l’objet d’aucune contestation.

  • Moteur de recherche : recherche simple et experte, indexation, alertes, renvois sur des sujets  similaires, accès aux archives du titres ou d’un ensemble de titres
  • modalités de défilement, de feuilletage,
  • variations typographiques,
  • création de bibliographies, génération de métadonnées de citation du document,
  • surlignages, annotations et partage d’annotations,
  • identification et authentification et autres dispositifs d’autorisation d’accès,
  • impression, envoi à un tiers, téléchargement dans divers formats,  création de liens entre documents, comparaison de versions, constitution de dossiers,
  • aide en ligne, assistance, formation à l’utilisation de l’outil
  • statistiques d’utilisation

Même si les frais de plateforme et de service tendent à être abandonnés, il conviendra de rester vigilant sur le taux appliqué pour ces prestations.

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